Escapade dans la capitale drômoise

  • Cécile 

À priori, on ne penserait pas à Valence comme destination d’un petit séjour dans la Drôme. Valence ne figure pas parmi la liste des 18 coups de cœur du Routard[1] consacré à la Drôme-Ardèche, ni même dans ses itinéraires conseillés. Pour cause, Valence reste encore une ville-étape, un lieu de passage, de transit et de correspondance, bordée par la nationale et l’autoroute.

Malgré cela, nous avons choisi d’y passer 48 heures [2] et nous sommes lancés le défi de trouver, à Valence, ce que la Drôme promet à ses visiteurs : un bol de nature, quelques notes de douceur et un avant-goût de culture méridionale.

Nature 

C’est sans voiture que nous avons voulu explorer la nature autour de Valence. Dans sa toute proximité, le massif du Crussol nous a invités à un rando-trail improvisé. Deux lignes de bus y conduisent à partir de la gare routière de Valence. Puis, depuis Saint-Peray, le GR®42B nous guide jusqu’au château de Crussol, en passant par le théâtre de verdure, où des concerts et d’autres festivités ont lieu l’été. Sur le sentier, on a vu des vignes, des vielles pierres qui sont les ruines de la forteresse médiévale datant du début du XIIe siècle. En haut, à plus de 200 m d’altitude, on a admiré la vallée, le Rhône qui rencontre l’Isère, ou l’inverse, et Valence. On vous déconseille de sortir du sentier, sauf si vous aimez l’aventure et que vous ne tenez pas trop à vos vêtements J

Douceur 

C’est à l’Agopé [3], un restau de cuisine locale, qu’on a fondu devant un duo crémeux de lentilles et boulgour, un hachis Parmentier de poisson et, pour moi, un gâteau à la carotte accompagné d’un sorbet à la cannelle. Excellente cuisine, service discret et attentionné, carte des vins correcte, mais qui gagnerait à proposer davantage de vins bios, voire naturels…la Drôme étant  l’un des départements pionner en matière d’agriculture biologique. 

Méridional 

Pour les gens du Nord, de l’Est ou de toute région située au-dessus de Lyon, Valence coche toutes les cases de la ville du Sud. Lorsqu’on arrive par le TGV depuis Paris, on observe l’aplatissement progressif des toits des maisons. À Valence, on a été séduits par les ruelles étroites, les petites places ombragées, les terrasses lumineuses. Et pour colorer totalement notre séjour, nous avons assisté à un concours de flamenco [4].

Une des danseuses nous a embarqués dans son histoire, ou du moins dans celle qu’elle nous a laissés nous imaginer. L’expression de son visage, la tonicité de son petit corps, la fougue de ses cheveux, ses revers de tête nous ont captivés. On a aimé son regard espiègle, la complicité avec les musiciens, les gros pois blancs sur son chemisier noir, la valse de ses bijoux, expulsés sans avertissement et balayés d’un coup de soulier. Olé ! On en a oublié la performance physique, les traumatismes qu’elle inflige à ses chevilles et ses poignets, la compétition. Ce petit de bout de femme, aux jambes extra-fines et à la moue coquine, nous a donné une leçon de volonté.


[1] Le Routard, Ardèche Drôme, édition 2019/2020.

[2] Notre hôtel : Les Négociants, standing **, calme, situé juste en face de la gare. Petit-déj buffet avec du choix. Attention, pour les amateurs.trices de salé le matin : pas de fromage, ni charcuterie ou encore œuf.

[3] L’Agopé, 15, Grande-Rue. 26000 Valence. 09.83.05.59.89. Menu du soir à partir de 30 Euros. Vins (bouteille prix moyen 35-40 Euros).

[4] Pour les amateurs de flamenco et de culture espagnole, festival La Movida.