Line et Grete dans le Queyras

Line est française, elle vit à Paris et a décidé de passer une semaine de rando à la montagne pour se ressourcer, respirer un air pur et y trouver quelques sensations sportives à plusieurs milliers de mètres d’altitude.

Grete est allemande, elle vient de Stuttgart. C’est l’amie de Line. Elles se connaissent depuis près de 20 ans. Leur première rencontre remonte au lycée dans le cadre d’un jumelage entre leurs deux établissements, organisé par l’OFAJ. [1] Line et Grete sont devenues correspondantes, puis amies.

Grete, aussi, recherche les hauteurs, la nature, les grands espaces et, surtout, le soleil. Motivées par les mêmes envies, les deux amies ont décidé de se retrouver pour partir ensemble découvrir le Queyras.

Line a réservé un gîte sur les hauteurs du village de Molines-en-Queyras : la Maison de Gaudissard. [2] Grete a rejoint Line à Paris pour faire le trajet avec elle jusqu’à leur destination de vacances. L’objectif du voyage et de ces vacances, c’est le sans-voiture, un défi personnel que les deux amies se sont fixé.

Dans le train de nuit

L’acheminement jusqu’à Molines se fait en train de nuit. Bien installées dans leur couchette et quelque peu excitées à l’idée de ce voyage insolite, elles ne peuvent toutefois oublier que ce mode de déplacement ne sera peut-être plus possible à l’avenir, comme le rappelle le Pin’s que porte le contrôleur venu vérifier leur titre de transport. Grete adore les trains de nuit et explique à Line qu’en Allemagne, certaines lignes ont pu être sauvées grâce au rachat par une compagnie autrichienne, qui a mis en place un nouveau modèle économique pour en assurer un seuil acceptable de rentabilité. [3] 

Puis, enveloppées dans le « sac à viande » fourni par la SNCF, Line et Grete se mettent à rêver des paysages qui les attendent. Line a acheté deux cartes IGN et deux guides. Ça la rassure de les avoir, même si, à la Maison de Gaudissard, elle sait que David, le guide de haute montagne, pourra les renseigner, voire les accompagner si elles le souhaitent. Le petit plaisir de Line, c’est de stabiloter les chemins de randonnées qu’elle veut parcourir.

Au petit matin, une voix féminine annonce que l’arrivée à Montdauphin-Guillestre est prévue dans trente minutes. Cela laisse le temps de se rafraîchir. À la gare, une navette « petit Mathieu » les embarque pour Ville-Vieille, puis une autre pour Molines. À Molines, Nicolas, le frère de David, les attend pour les acheminer jusqu’au gite où elles passeront la semaine.

À la Maison de Gaudissard

Rapidement mises à l’aise dans cette maison où les hôtes sont discrets, mais disponibles et à l’écoute, Line et Grete rejoignent en soirée la salle de restauration, où on les place à une table partagée avec un couple avec lequel la conversation s’engage rapidement. Ils ont tous deux fait une grosse randonnée qu’ils recommandent chaudement à Line et Grete.

Pour s’y rendre, on peut d’abord pratiquer de l’auto-stop jusqu’à Saint-Véran, car cela fonctionne très bien dans le Queyras. À Saint-Véran, le couple invite Line et Grete à s’arrêter pour observer les maisons typiques, appelées fustes [4], qui jalonnent les rues du village. Puis, une autre navette les conduira jusqu’à la carrière de marbre / Chapelle de Clausis. De là, il faudra monter jusqu’au refuge de la Blanche [5] et poursuivre sur les hauteurs pour arriver jusqu’aux lacs Blanchet inférieur, puis supérieur. À cet endroit, Line et Grete devront se poser quelques instants au bord du lac pour y admirer les… linaigrettes.

Le train de nuit à l’arrêt à la petite gare de Montdauphin-Guillestre
Le trajet de la randonnée vers les lacs Blanchet inférieur et supérieur (carte IGN TOP 25 n° 3637 OT)
La Maison de Gaudissard
Fustes à Molines-en-Queyras
Une fuste à Pierre-Grosse
Une autre fuste à Saint-Véran (avec un beau cadran solaire)
Des linaigrettes au bord du lac Blanchet supérieur

[1] L’Office franco-allemand pour la jeunesse est l’organisme de référence des rencontres et des échanges interculturels entre la France et l’Allemagne. Créé en 1963, au moment de la signature du Traité de l’Elysée qui scelle l’amitié franco-allemande, l’OFAJ a permis à près de 9 millions de jeunes de France et d’Allemagne de participer à 360 000 programmes d’échanges. Source : www.ofaj.org/institution.html

[2] Réservations et informations : www.gaudissard.com/

[3] « L’improbable renaissance des trains de nuit en Allemagne », article en ligne dans Le Monde.

[4] La fuste, originaire des pays nordiques, mais largement importée dans les régions montagnardes (Alpes, Jura…), est une habitation rustique qui servait aussi d’écurie et de lieu de stockage des récoltes. Elle est construite à partir de rondins de bois brut, ajustés les uns sur les autres de façon à constituer un bâti étanche et solide. On en voit beaucoup à Saint-Véran, mais aussi Molines, Pierre Grosse et ailleurs dans le Queyras. C’est le « chalet suisse » grandeur nature de notre enfance et de celle de nos parents ! Sources et infos :
www.saintveran.com/decouvrir/le-village-de-saint-veran/patrimoine-et-architecture
www.federation-artisans-fustiers.fr/index.php/la-fuste

[5] Informations et réservations pour y dormir : www.refugedelablanche.com/