Redécouvrir le goût du vin

Voilà maintenant une dizaine d’années que j’ai découvert les vins « nature » ou naturels. Cette rencontre s’est inscrite dans le cadre d’un processus général d’une meilleure prise de conscience des impacts des facteurs environnementaux et des comportements humains sur la santé, en particulier au travers de l’alimentation.

Sans être radicale ni extrême, j’ai progressivement fait le virage du consommer autrement. Mon comportement n’est pas encore, aujourd’hui, totalement responsable, raisonné ou raisonnable, néanmoins, mes choix sont dorénavant opérés en plus grande connaissance des choses et de leurs effets.

Dès lors, ils deviennent parfois difficiles à assumer, à défendre, à justifier, surtout lorsqu’ils peuvent leur arriver d’être paradoxaux, contradictoires.

Le plaisir de faire découvrir les vins nature

C’est dans cet état d’esprit que les vins nature sont entrés dans mes sorties, mes dîners entre amis, mes verres en terrasse. J’ai à cœur de les faire découvrir à mes proches.

Avec, à chaque fois, le besoin de prévenir le goûteur (« attention, le goût est différent, inhabituel, ça pourra te paraître bizarre au début, faut bien aérer le vin, mange un morceau avec… »), l’appréhension de sa réaction (« c’est intéressant », « c’est normal que ça pétille un peu ? », « ça se garde, un vin comme ça ? ») et, enfin, le plaisir de constater la surprise, son sourire, et le partage de ce sentiment de boire une potion magique et d’appartenir à un cercle restreint d’initiés.

Alors, le vin nature, c’est quoi au juste ?

Le principe c’est précisément qu’il est nature : sans artifice, sans additif, sans soufre ajouté, sans intrants, sans autre levure que celle du raisin lui-même et, évidemment, sans pesticides. Un vin dans son plus simple appareil, dénudé, sans maquillage ni camouflage. Le vin nature est vrai, il ne triche pas.

Le vin nature a parfois besoin de temps pour être aimé. Il ne s’apprivoise pas tout de suite. Il faut lui laisser retrouver sa liberté avant de le déguster : le sortir de sa bouteille, l’aérer, le carafer et patienter. Puis le consommer, avec modération. Le vin nature ne se garde pas.

Dans toute la France, des vignerons ont fait le pari depuis longtemps de cultiver leur vigne sans l’altérer. Ils proposent aux amateurs de vin, aux curieux, à ceux et celles qui souhaitent sortir des sentiers battus, découvrir ou redécouvrir le vrai goût du vin, des produits de qualité, travaillés avec patience, passion, et une forme d’engagement. Les vins nature existent en rouge, en blanc et en rosé. On peut les déguster chez le vigneron ou un caviste spécialisé.

Où peut-on en déguster à Paris ?

À Paris, on a testé Ici-Même, un caviste situé dans le 12e arrondissement (68 rue de Charenton). L’offre est large et couvre toutes les régions. Il veut mieux réserver si vous souhaitez avoir une petite table. Service très sympathique, sans chichis. Des planches, petites et grandes, composées de fromages, charcuterie, tapenade ou de sardines, sont proposées pour accompagner la dégustation. Possible de consommer au verre pour goûter plusieurs vins. Entre 4 et 7 € le verre. Deux choix vous sont proposés par rapport à votre envie.

On y a testé et on recommande :

En blanc :

  • MusKdé, un muscadet de 2018, du domaine Bédouet Vigneron (Loire). Vin clair et minéral.
  • Maresa Falanghina, 2015. Roccamonfina (Italie). Vin de caractère, qui se rapproche des Jurassiens en premier abord, puis s’adoucit pour devenir plus souple et minéral.

En rouge :

  • Pompon Rouge 2016, Mas de la Font Ronde. Domaine Vincent Moulin. En ligne droite, issu d’un terroir argilo-calcaire au cœur du Languedoc (Cépages : Aramon, Carignan, Syrah). Existe en blanc et en rosé.
  • Domaine La Calmette – Serpent à plume, 80 % Malbec et 20 % Merlot. « Un vin de soif réjouissant, mûr et gourmand, dangereusement fluide ».

Une autre adresse à Paris 12e 34 rue de Citeaux : le Siffleur de Ballon, bar à vins et cave à manger.

Où peut-on en déguster en province ?

À Orléans (8 place du Chatelet) : Les becs à vin. Une adresse comme on les aime, ambiance conviviale. Pas de réservation possible pour les petites tables (pour les groupes oui). Une sélection de vins au verre en rotation régulière ou choisissez une bouteille parmi les 200 références disponibles en cave.

À Saint-Malo (8 Rue des Cordiers) : Texture, bar à vins. Une carte qui propose quelques vins nature accompagnés de petits plats en guise de mise en bouche. Nous avons dégusté un blanc de Touraine produit par Pierre-Olivier Bonhomme : PF, cuvée 2014. Il a un avant-goût de pruneau qui rappelle le far breton 😉

On complètera cette chronique avec d’autres adresses en province et ailleurs.

Pour aller plus loin

Voici quelques sites et applications qu’on vous conseille :