Il est cinq heures, les Vosges…

Il est cinq heures, les Vosges m’émerveillent

On arrive en vue du Schallern, l’auberge où nous allons dîner et passer la nuit. Marianne nous accueille avec le sourire et nous guide vers notre chambre. Après huit heures de marche, je savoure le fait de défaire les lacets et de retirer mes chaussures.

Comme à son habitude, Cécile avait préparé un circuit très varié, modulable en fonction de notre état de forme et de nos envies. Les professionnels de la formation continue parleraient « d’individualisation du parcours ». 

Le matin, nous avons pris le TER à Strasbourg puis Colmar pour nous enfoncer le plus possible dans la vallée de Munster. Arrivée à Metzeral, le terminus, à 9 heures. Après seulement un quart d’heure de marche, le dépaysement est total : on se retrouve sur un sentier boisé, qui longe la rivière Wormsa et qui monte. Nous sommes seuls au monde, ou presque.

La randonnée se poursuit sur le sentier balisé d’un rectangle rouge, le marquage du GR5. On passe au bord du lac du Fischboedle, puis on longe celui du Schiessrotried. On traverse ensuite la Réserve Naturelle du Frankenthal et on décide de faire la pause pique-nique face au col de Falimont, encore enneigé sur sa partie terminale. 

En début d’après-midi, on attaque le clou de notre sortie : le célèbre Sentier des Roches qui relie le Frankenthal au col de la Schlucht. Escarpé, rocheux, équipé de plusieurs escaliers métalliques et de passerelles, ce sentier est exigeant mais ludique. Je le découvre avec grand plaisir.

À l’approche du col, on croise de plus en plus de monde. Le bruit des voitures et surtout des motos devient gênant. La route des Crêtes est très fréquentée, les parkings de stationnement sont pleins au pied des hôtels-restaurants. On retrouve rapidement le calme sur le sentier qui nous conduit jusqu’au sommet du Hohneck (1 363 m, 3e sommet du massif des Vosges). La vue à 360° est magnifique sur le massif vosgien côté Français et sur la Forêt Noire côté Allemand.

Il est temps de rentrer. On emprunte un nouveau sentier, qui chemine d’abord le long des crêtes puis qui descend dans la forêt. En une petite heure, on rejoint l’auberge du Schallern. Elle trône au-dessus de l’ancienne station de ski du Gaschney. Le repas est tout simplement délicieux, en particulier le cordon-bleu au munster accompagné de pommes de terre sautées et d’une salade verte. On a même demandé une portion supplémentaire.    

Il est cinq heures, les Vosges s’éveillent

Je me lève juste avant cinq heures et je passe doucement dans la chambre vide attenante. Les Vosges s’éveillent doucement, mes sens aussi. Dans les premières minutes, mes yeux sont encore un peu endormis. L’air frais m’enveloppe le visage et le corps lorsque j’ouvre la fenêtre. J’enfile un pull. 

Je suis attentif à la multitude de bruits : le ruissellement d’un cours d’eau, le champ des insectes et des oiseaux, le bruit des ailes des petites chauves-souris qui font des allers retours juste devant moi, quelques batraciens, parfois le moteur d’une voiture ou un chien qui aboie. Les cloches de l’église du village voisin résonnent. 

Peu à peu mes yeux s’accommodent de la lumière naissante. Le ciel est bleu, dégagé, une simple ligne de nuages violets vers l’horizon qui rosit. Je distingue nettement quelques villages. Prés, champs, essences d’arbres : le camaïeu de verts est saisissant. Le paysage des montagnes vosgiennes, toutes en rondeur, s’offre à moi. Elles sont apaisantes.

Je profite du calme et des premiers rayons de soleil. La journée s’annonce splendide. Au programme : une nouvelle montée vers le Hohneck, le Sentier des Névés puis la descente vers Metzeral pour attraper le TER et rentrer sur Paris. Mais il est encore trop tôt pour penser à cela…

Un groupe de randonneurs descend du TER à Metzeral
Le paysage verdoyant de la vallée de la Wormsa
Quelques panneaux le long du GR5
Cécile en pleine action sur le sentier des Roches
La Réserve Naturelle du Frankenthal vue du col de Falimont
Le lac du Schiessrotried, vu du sommet du Hohneck
L’auberge du Schallern
L’aurore, à la fenêtre du Schallern
Les Vosges s’éveillent